Devenir maman est une aventure unique… mais aussi un véritable bouleversement. Entre les nuits écourtées, la charge mentale, les responsabilités nouvelles et parfois un retour au travail à gérer, le stress devient vite un compagnon du quotidien.
Et bien souvent, ce stress laisse des traces sur le corps : kilos qui s’installent, fringales, envie de sucre. Ce n’est pas une question de volonté, mais de biologie. On décrypte tout ça ensemble aujourd'hui.

L’expression de nos émotions à travers le corps
Il est désormais prouvé que les émotions ne sont pas de simples phénomènes psychologiques, mais qu'elles sont profondément enracinées dans notre biologie. La connexion entre émotions et biologie est aujourd'hui validée par des avancées scientifiques majeures, notamment en psychoneuroimmunologie et en épigénétique.
Les émotions ne se manifestent pas seulement sur le visage d'un individu, elles s'expriment aussi par le corps : la gorge nouée, l'estomac contracté... Ces symptômes ne sont pas anecdotiques, ils révèlent l'impact profond des émotions sur notre système et organes.
Ces signaux biologiques sont la preuve que stress et émotions influencent directement nos hormones et notre métabolisme. L’épigénétique (la science qui étudie l’expression des gènes) montre même que des émotions répétées peuvent modifier certains mécanismes cellulaires et entretenir l’inflammation. De plus, les recherches en neurosciences mettent en évidence le rôle crucial du cerveau dans ce processus. Quand nous vivons des émotions intenses, notre système nerveux central active des réactions en chaîne, influençant non seulement nos hormones, mais aussi notre système immunitaire et digestif. Ce lien entre l'esprit et le corps souligne l'importance de gérer efficacement nos émotions pour préserver notre santé globale.
Quel est l’impact du stress sur votre poids ?
Quand nous sommes stressées, notre corps active ce qu’on appelle l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. En clair, le cerveau envoie un signal d’alerte qui déclenche la production de cortisol, l’hormone du stress.
Ce cortisol prépare l’organisme à réagir, ce qui est un mécanisme naturel du corps pour assurer sa survie (fuir, se défendre). Cependant, un excès de stress prolongé peut perturber cet équilibre naturel et entraîner des conséquences négatives pour la santé. Par exemple, un taux élevé et constant de cortisol peut affaiblir le système immunitaire, augmenter la pression artérielle et contribuer à des problèmes de sommeil. Il est donc essentiel d’apprendre à gérer son stress efficacement pour maintenir un bon état de santé physique et mental.
Mais il a aussi plusieurs autre effets sur votre corps que nous allons étudier ensemble.
L'origine du stress
Le stress chronique exerce une pression constante sur le corps, le maintenant dans un état de vigilance permanent. À l’origine, le stress a une fonction vitale : il nous aide à réagir face à un danger immédiat, comme la soudaine apparition d’un tigre. Dans ces moments, le cortisol – l’hormone du stress – mobilise toutes les ressources nécessaires pour nous permettre de fuir rapidement et efficacement. Cependant, aujourd’hui, les sources de stress ne proviennent plus des animaux sauvages, mais du quotidien : le travail, les enfants, la gestion de la maison, et une charge mentale grandissante. Ce stress permanent finit par laisser des traces sur votre santé et votre poids, entraînant des conséquences telles que la prise de poids, l’affaiblissement du système immunitaire, des inflammations, et bien plus encore.
Pour tenter de diminuer ce stress, votre corps a un réflexe naturel : il se tourne vers une ressource rapide et apaisante – la nourriture. Lorsque nous consommons un aliment « plaisir », souvent sucré ou gras, notre corps libère des hormones comme la dopamine ou la sérotonine, qui réduisent temporairement le stress et font baisser le taux de cortisol. Votre corps le sait et vous pousse instinctivement vers ces aliments réconfortants. Mais voici le problème : l’apaisement que procure cette nourriture est de courte durée. Très vite, le taux de cortisol remonte en flèche, et le stress refait surface.
Pire encore, manger ces aliments « plaisir » peut souvent conduire à un sentiment de culpabilité, une émotion négative qui, à son tour, devient une nouvelle source de stress. Et voilà, le cercle vicieux est enclenché : stress + cortisol = envie de sucre ou de gras. Ces mécanismes favorisent le grignotage et des excès alimentaires, menant inévitablement à une prise de poids supplémentaire.
Le stress : le champion du stockage de graisses
En plus de vous pousser à manger plus, il favorise le stockage des graisses, surtout au niveau abdominal et ce, pour plusieurs raisons :
Le cortisol augmente la glycémie :
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Il libère du glucose dans le sang pour fournir rapidement de l’énergie (comme si on devait fuir ou combattre).
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Si cette énergie n’est pas utilisée (parce qu’on reste assise ou qu’on ne dépense pas beaucoup), le corps stocke le surplus, principalement sous forme de graisse.
Zone abdominale = zone stratégique
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La graisse du ventre est très réactive aux hormones du stress.
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Les cellules graisseuses abdominales ont plus de récepteurs au cortisol que celles des hanches ou des cuisses.
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Résultat : elles captent plus facilement le glucose et les acides gras pour les transformer en réserves.
Cercle vicieux
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Plus il y a de cortisol, plus on peut avoir faim (surtout envie de sucre ou gras), ce qui amplifie l’apport calorique et donc le stockage.
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Ce stockage abdominal est aussi associé à des risques métaboliques (diabète, inflammation).
Perturbation du sommeil
Le stress peut aussi favoriser un sommeil de mauvaise qualité même si la quantité est présente. Vous pouvez dormir 8h ou plus par nuit et vous réveiller quand même fatiguée : merci le cortisol. Le soucis, c'est que la fatigue a tendance à dérégler le système de faim et de satiété, rendant plus difficile l’écoute de la faim et poussant à manger davantage en quantité, et de mauvaise qualité (aliments transformés, gras, sucrés...).
Et la cerise sur le gâteau
En plus de l’impact sur le sommeil et l’alimentation, le stress peut avoir des conséquences directes sur le système immunitaire. Une exposition prolongée au stress peut affaiblir vos défenses naturelles, rendant votre organisme plus vulnérable aux infections et maladies. Ce cercle vicieux peut alors aggraver la sensation de fatigue chronique et générer un mal-être global, renforçant encore davantage l'importance de gérer son stress au quotidien.
Résultat : même si vous mangez « comme avant », il devient plus facile de prendre du poids… ou de grignoter sans même s’en rendre compte.
Pourquoi les mamans sont particulièrement exposées ?
Après une grossesse, le corps et l’esprit sont déjà en plein ajustement. Les mamans jonglent souvent avec :
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La charge mentale : planning familial, repas, école, rendez-vous …
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Le manque de sommeil, qui augmente naturellement la sécrétion de cortisol.
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Les émotions fortes (culpabilité, fatigue, inquiétude)
Cette combinaison rend le métabolisme plus sensible au stockage et peut expliquer une prise de poids progressive, même sans changement majeur d’alimentation.
Quelles solutions ?
La clé n’est pas de faire un régime strict – qui augmenterait encore le stress – mais d’apprendre à mieux réguler le stress et l’alimentation :
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Retrouver des moments de pause (même courts) pour faire redescendre le cortisol.
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Identifier les grignotages émotionnels sans culpabilité.
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Mettre en place une organisation alimentaire adaptée pour ne pas se retrouver à manger sur le pouce.
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Consulter un(e) professionnel(le) pour travailler sur les émotions, la charge mentale et les habitudes alimentaires.
Mon accompagnement
Dans mes consultations, je vous aide à :
- Comprendre les signaux que votre corps envoie.
- Identifier vos déclencheurs émotionnels.
- Mettre en place des stratégies alimentaires simples pour retrouver de l’énergie et stabiliser votre poids, sans régime punitif.
Il est de temps de reprendre le contrôle de votre stress !
Marina Cabaussel
Diétécienne Nutritionniste diplômée - spécialisée en perte de poids des mamans
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